Sur le site fédéral a été publié le 11 janvier 2019 un guide juridique émanant du ministère des sports, consacré à la prévention et la lutte contre les incivilités, les violences et les discriminations dans le sport.
Chacun a pu se demander en quoi le billard, sport de gentlemen, était concerné par ce document : Quelles violences ? Quelles incivilités ? Quelles discriminations au sein de nos salles de billard, à l’ambiance généralement feutrée et paisible.
Pourtant, il faut y regarder de plus près, et tout spécialement alors que lundi 4 mars commence la semaine des droits de la femme, avec en point d’orgue pour la fédération, l’organisation en collaboration avec Décathlon, de l'opération "Billard au féminin" le week-end des 9 et 10 mars.
La loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes a en effet créé une nouvelle incrimination : l’outrage sexiste prévu à l’article 621-1 du code pénal (cf. page 91 du guide).
" I. – Constitue un outrage sexiste le fait, hors les cas prévus aux articles 222-13, 222-32, 222-33 et 222-33-2-2, d’imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante."
La peine encourue est une amende prévue pour les contraventions de 4ème classe (90 € en cas de paiement immédiat et jusqu’à 750 €) ou de 5ème classe (jusqu’à 1.500 €) en cas de circonstances aggravantes ou de récidive.
Matériellement, les outrages sexistes peuvent prendre différentes formes (liste non exhaustive) :
• des sifflements, gestes, blagues, bruits obscènes, des questions intrusives sur la vie sexuelle, …. ;
• des commentaires dégradants sur le physique ou la tenue vestimentaire ;
• des insinuations sexistes incitant à abandonner le sport billard.
De tels comportements dans le monde du billard sont, fort heureusement, de plus en plus rares.
Les irréductibles doivent savoir aujourd’hui qu’ils peuvent être sanctionnés, à la fois par leur club et le tribunal de police.
La seule attitude à avoir en toutes circonstances : du respect, du respect et encore du respect !