Quasiment les pieds dans l’eau, au bord de la plage de Frontignan, le club de billard l’Horizon coule des jours heureux. Mené par sa présidente Nathalie Castel et animé par « un esprit de famille », le club connaît un succès certain. Nathalie a bien voulu répondre à nos questions.
Nathalie, présente-nous le club :
« L’horizon est une structure commerciale implantée depuis longtemps à frontignan plage qui possède 5 tables de billard Blackball. L’association a été créée il y a une vingtaine d’année et nous affichions déjà quelques bon résultats (vainqueur de la coupe de France blackball par équipe en 2000 NDLR). Malheureusement par la suite le club s’est arrêté quelques années pour « revivre » il y a quatre ans avec un petit noyau de 6 licenciés. Et aujourd’hui nous sommes 116 licenciés. »
Comment une progression aussi considérable est-elle possible ?
« Tout d’abord nous essayons d’être à l’écoute des joueurs et savoir comment ils souhaitent pratiquer le billard. Ensuite l’organisation d’un tournoi national a fait exploser la renommée du club, vers les joueurs déjà licenciés dans d’autres clubs, mais aussi auprès de la population locale. De nombreux novices jouent le vendredi soir, dans une compétition par équipes, dénommée « Seven d’Oc ». Cette formule permet aux joueurs de se retrouver fréquemment et avoir ainsi une bonne cohésion de groupe. Nous leur demandons aussi d’avoir un esprit « club » et de participer activement à la vie de l’association. Être adhérent à l’Horizon club billard ce n’est pas seulement payer une cotisation, mais appartenir à un groupe où chacun amène quelque chose. On fait beaucoup de sorties ensemble, des repas, des fêtes comme Noël ou l’Épiphanie, qui favorisent les connexions et où chacun à sa place. Comme une famille. On crée du lien avec l’avantage, sur un périmètre de 20 kilomètres, d’avoir plus de 100 joueurs. Par ailleurs, l’accès à la pratique est facilité par la gratuité de l’utilisation des billards. Notre structure est commerciale et nous obtenons une certaine rentabilité grâce à l’activité de restauration et de ventes de boissons. De ce fait, le public a moins d’appréhension à venir jouer.
Et la mobilisation des adhérents est, par conséquent, très importante lors d’événements importants pour l’association, comme le tournoi national de Blackball où soixante bénévoles sont présents. »
Et au niveau sportif, quels sont les résultats ?
« Nous avons une équipe qui s’est hissée en division nationale 1, grâce aux joueurs « historiques » du club, et qui connaît un recrutement efficace pour cette saison. Parmi eux, il y a 5 joueurs Masters. Aujourd’hui nous sommes heureux de pouvoir les défrayer, mais jusqu’à présent ils se déplaçaient sur leurs fonds propres. »
Quelles sont les autres actions du club ?
« Nous intervenons auprès de l’UPHV de Frontignan (Unité de personnes handicapées vieillissantes). Le rythme initial d’une animation toutes les deux semaines dans le club, ne permettait pas de répondre à la forte demande. Grâce à la vente des calendriers du club, nous avons pu leur acheter un billard que nous avons placé dans leurs locaux. L’animation bimensuelle dans le club est conservée, alternée avec des animations au centre. Ce public bénéficie également d’un moment privilégié la veille du tournoi national, le vendredi après-midi, où des démonstrations et des animations avec des joueurs de haut niveau leur sont proposées. Il serait intéressant de pouvoir les reconnaître auprès de la Fédération, grâce à un dispositif similaire au Pass’ Scolaire, mais avec une démarche moins lourde pour le club, car sous la forme actuelle, le temps consacré au montage d’un tel dossier est trop important. »
Quelles sont tes ambitions pour le club ?
« Nous avons déjà obtenu une énorme progression. Par conséquent 116 licenciés pour 5 billards c’est trop peu et on ne peut pas en ajouter d’autres. Certains soirs nous sommes trop serrés dans la salle. La semaine on organise la fréquentation par groupes avec un planning précis. Mais ça ne suffit pas. Nous avons un projet de démolition et de reconstruction des locaux, avec un étage réservé à la stricte pratique sportive et un accès indépendant pour accueillir les jeunes hors de l’espace de vente des boissons. »
Quelle est ta vision du développement du Blackball dans la région ?
« Il ne demande qu’à être développé car un public nombreux est séduit par la facilité d’installation des tables et l’accès rapide au jeu. En Languedoc Roussillon, Nîmes, présentait un potentiel énorme et aujourd’hui est vide de pratiquants faute de matériel mis à disposition. Il faut beaucoup de temps pour s’en occuper et j’essaye de favoriser son développement dans la région. Malheureusement c’est le temps qui me manque. Il serait indispensable qu’une personne salariée par la Ligue soit en charge de son développement. On pourrait rapidement doubler les effectifs dans notre région. Les pratiquants latents sont là et ne demandent qu’à rejouer. Quand on voit ce que l’on a réussi à faire dans un petit périmètre atour du bassin de Thau, cela offre des perspectives plus grandes dans les agglomérations plus importantes.
Nous avons travaillé pour aider les clubs dans l’Aude et les Pyrénées Orientales afin qu’ils se structurent davantage et puissent accueillir les compétitions. La ligue Occitanie reste à notre écoute et nous soutient énormément pour le développement de la discipline. Grâce à la ligue et aux clubs organisateurs, des vidéos de promotion sont réalisées à chaque tournoi régional. C’est un véritable outil de communication (voir la vidéo). On espère mettre en place un circuit sur tout le territoire régional, avec un parc de billards de la ligue, dès la saison 2020/2021.
Le public féminin aussi est séduit par le Blackball. Nous avons monté un projet d’équipes féminines en organisant un match amical entre une équipe de l’Occitanie Est et une équipe de la ligue Méditerranée le 15 mars 2020. Et à l’avenir nous allons multiplier ce type de rencontres pour promouvoir la pratique au féminin. Mon ambition est d’inviter également une équipe féminine d’Occitanie Ouest et une équipe du club de Lyon. »
Quels sont les outils que tu souhaiterais avoir pour t’aider dans le développement du billard ?
« Il nous manque des outils pour intervenir auprès du public jeunes. Il y a les Diplômes fédéraux d‘aptitude, mais ce n’est pas suffisant. Nous avons pour ambitions de démarcher des écoles, des centres de loisirs, où les outils existants ne sont pas spécifiquement destinés aux plus jeunes. La formation continue des animateurs est indispensable, avec l’apport d’éléments pour ce public. »